Conférence sur : « l’impact direct et indirect de la microfinance en république de Guinée »

Le 30/07/2021 s’est tenue une conférence à l’Université Al-Eamar de Guinée sous le thème : « la microfinance en république de Guinée : impact direct et indirect », animée : par Mr Ismail Condé, cadre à la BCRG et Administrateur Général de YETE MALI.

La conférence s’est déroulée autour de quatre points :

  • Vision de la microfinance
  • Cadre réglementaire de la microfinance
  • Les opérations des Institutions de microfinance
  • La différence entre la microfinance Islamique et la microfinance conventionnelle.

Avant d’entamer la conférence, Mr Condé a remercié les autorités de l’Université Al-Eamar particulièrement Mr Bah Mamadou Madany, coordinateur du master FIAG pour les efforts fournis afin de rendre cette rencontre possible. Il a aussi encouragé les étudiants, rappeler l’importance de la Finance Islamique et le rôle qu’elle joue et peut jouer dans l’amélioration de condition des vies des populations.

Vision de la microfinance

Tout au début, en République de Guinée ya eu des initiatives Américaines, Françaises et Canadiennes. Ces initiatives étaient des projets d’octroient de crédit aux populations appuyés par des institutions internationales comme l’USAID. A l’époque, il y’avait entre autres PRIDE FINANCE, CREDIT RURAL DE GUINEE. … l’objectif était surtout d’être plus proche des populations, leur faciliter l’accès au financement de leur projet.

Le fait que ces MF avaient pour vocation d’octroyer seulement des crédits et ne faisaient pas de collecte de fonds auprès des épargnants, elles n’ont pas pu se pérenniser.

Il a par ailleurs souligné qu’il ya deux types de MF : celles qui octroient seulement de crédit et celles qui collectent des fonds et octroient des crédits. Les premières tendent à disparaitre, selon son observation.

Cadre règlementaire de la microfinance

Pour la création d’une microfinance, il ya des préalables, souligne Mr Condé. Il faut d’abord obtenir un agrément à partir de la Banque Centrale qui est l’institution chargée de réglementer et surveiller les institutions financières. Ensuite, avoir un capital minimum et ainsi de suite.

Les opérations des microfinances

Les microfinances effectuent les opérations suivantes :

  • Collectent des fonds au près des épargnants
  • Octroient des crédits aux agents en besoin de financement
  • La mise à la disposition du public un moyen de paiement.

Il ya deux types de MF : celles qui octroient seulement de crédit et celles qui collectent des fonds et octroient des crédits.

A cet effet, Mr Condé a souligné l’importance de la proximité des MF au près des populations et la souplesse dans l’octroi de crédit par rapport à la lourdeur de procédure de la banque.

Il a aussi cité les différents types de crédit qu’on peut trouver au sein des MF, à savoir :

  • Crédits commerciaux
  • Crédit entreprenariat
  • Crédit sur salaire.

Touts fois les crédits octroyés par les MF peuvent être moins importants que ceux octroyés par les banques, et cela est une relativité par rapport au fonds propres de ses institutions ; qui constituent la garantie des épargnants.

Un autre aspect important dans l’octroi de crédit est que si est un projet est bancable, les garanties qui peuvent être : matérielles, financières, morales ou caution morale.

La différence entre la microfinance islamique et la microfinance conventionnelle

Sur ce point, Mr Condé précise que pendant que la microfinance conventionnelle se base sur le taux d’intérêt et la rentabilité des projets, la microfinance Islamique quant à elle, vérifie d’abord si le projet est licite. Contrairement à la microfinance conventionnelle, la microfinance islamique ne propose pas des prises d’intérêts pour rémunérer les prêts.

La rubrique questions réponses

Avant d’aborder la rubrique questions réponses, Mr Condé a une fois de plus remercié les autorités de l’université Al-Eamar, a rappelé l’importance de la finance islamique dans un pays comme le nôtre, qui est laïque mais à majorité musulmane.

Dans l’ensemble, il a répondu aux questions posées par trois étudiants dont un en M1 et deux étudiants en M2. Les questions portaient entre autres sur :

  • Le nombre de MF exerçant actuellement en Guinée ;
  • Celles qui disposent une fenêtre islamique ;
  • Le nombre MF qui collectent de fonds et octroient de crédit et celles qui octroient uniquement de crédit ;
  • Les difficultés rencontrées par les MF en milieu rural et le taux d’intérêt appliqué sur les prêts.

Bien que certaines de ses questions aient été abordées lors de la conférence, Mr. Condé est revenu là-dessus de façon détaillée comme suit :

  • Nous avons en ce moment en république de Guinée 15 institutions de microfinance en activité reconnues par la BCRG. Les 5 autres étant mis aux arrêts suite au retrait de leur agrément par la BCRG.
  • Actuellement en Guinée, il existe une MF qui possède une fenêtre islamique sous financement de la BID. Les projets qui sont financés par ses fonds obéies aux règles édictées par la finance islamique (non financement des projets illicites : vente des stupéfiants, production et vente d’alcool…, non application du taux d’intérêt, etc.)
  • Quant à la possibilité que son institution finance un projet à caractère islamique, si le projet est bancable c’est possible.
  • Les deux types de MF existantes tendent à être une seule catégorie (celles qui collectent des fonds et octroient des crédits), l’autre en voie de disparition.
  • En milieu rural, les microfinances sont confrontées à d’énormes difficultés : elles peuvent être endogènes et exogènes.

D’une part les MF ne disposent pas assez de fonds pour financer les projets agricoles qui comportent des risques et le plus souvent ce sont ces genres de projet qui se trouvent en milieu rural.

D’autre part, les garanties que demandent les MF n’existent pas ou très faibles en milieu rural.

  • Les taux d’intérêt des microfinances varient d’une institution à une autre. Les taux les plus fréquents sont : 24%, 36% et 44%. Selon Mr ? Condé, ce qui fait que certaines appliquent des taux plus élevés que d’autres, c’est la faible capacité à collecter des fonds qui oblige à se tourner vers les banques pour obtenir des prêts à des taux élevés, ainsi leurs taux deviennent plus élevés que les autres.

En fin le Recteur de l’Université Al-Eamar, docteur Mohamed Abdoulaye Bah dit d’être très réjouit non seulement de l’exposé de Mr. Condé mais aussi de la présence d’une telle personnalité au sein de son Institution comme d’autres qui l’ont précédée.

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